Vendredi 19 avril, Équinoxe a répondu favorablement à l’invitation de la Délégation Interministérielle de Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH). Jérémy Baudoin, trésorier d’Équinoxe, représentait l’association. Kévin Galet, président d’Équinoxe mais également porte-parole de la Fédération LGBTI+, portait le mandat fédéral.
L’objet de la réunion était de faire le point sur la mise en œuvre du plan de mobilisation contre la haine et les discriminations anti-LGBT. Elle a réuni environ 30 dirigeant·e·s et bénévoles associatif·ve·s et des élu·e·s engagé·e·s dans la lutte contre les LGBTIphobies dans les territoires. L’objectif annoncé est d’en accélérer la mise en œuvre dans les territoires pour faire face à la montée des violences.
Les échanges ont été instructifs et constructifs. Les associations ont pointé leur situation de grande pauvreté, alors que d’autres Etats ont choisi de salarier et de professionnaliser la lutte contre les LGBTIphobies. Cette situation rend difficile la conduite de projets sur les territoires, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation. Malgré des conditions difficiles, les projets appuyés par la DILCRAH ont avancé.
Face à cette situation, l’État annonce qu’il prendra sa part, notamment dans la formation des personnels de la fonction publique. La formation des nouvelles recrues sera plus facile, avec les actions à l’égard de l’ENM (École Nationale de la Magistrature), des écoles de police ou des ESPÉ (Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation). La mise en œuvre de la formation sera plus longue à destination des personnels déjà en place.
Bien entendu, les personnes LGBTI+ sont encore tributaires des LGBTIphobies légales, à l’instar de la discrimination des personnes transgenres, lesbiennes et femmes célibataires dans l’accès à la PMA. Le changement de la mention de sexe à l’état civil est toujours soumis à la judiciarisation, alors que les associations transgenres exigent depuis des années le changement d’état civil libre et gratuit, sur simple déclaration en mairie. Cas plus discuté, même dans le mouvement LGBTI+, les hommes gays et bisexuels font toujours l’objet d’une discrimination à l’entrée au système transfusionnel (don du sang).
Malgré les difficultés rencontrées par les associations, la DILCRAH s’est clairement positionnée comme une alliée (de choix) lorsque les associations se heurtent à des blocages de l’administration (préfectures, collectivités, rectorats, inspection académiques, etc.). À coup sûr, cette réunion ouvre de nouvelles perspectives à la Fédération LGBTI+ et aux Centres LGBTI+ qui, à l’instar d’Équinoxe Nancy, mènent quotidiennement des actions de terrain contre les LGBTIphobies.