Samedi 19 avril 2019, ils étaient 40 militant·e·s de diverses associations mobilisées dans la capitale des Vosges contre l’expulsion d’une trentaine de sans-papiers, demandeurs et demandeuses d’asile et candidat·e·s au séjour. Sophie, militante à Equinoxe, a assisté à la mobilisation en observatrice.
Les associations ont pointé le manque de transparence sur les raisons qui ont conduit à cette expulsion d’un hôtel où ils avaient été logés par les pouvoirs publics. Les agents de police déclaraient « faire juste leur travail » et « obéir aux ordres ». Quels ordres ? Ceux de la Préfecture ? Du conseil départemental ? Selon les informations reçues plus tard, les ordres viendraient de la préfecture à la demande du gouvernement.
Un manque de transparence qui étonne les associations, compte tenu du public logé dans une situation d’extrême vulnérabilité : une mère de famille avec enfant, une femme de 77 ans récemment hospitalisée, des mineurs isolés, des personnes ayant des problèmes de santé.
Face à ces expulsions jugées arbitraires, les militant·e·s des associations mobilisées (Ligue des Droits de l’Homme, Asil’Accueil 88, Est Solidarité, Amnesty International, la CGT, le PCF) auraient écrit à la préfecture et à l’Élysée pour exiger des réponses à leurs questions.
Les organisations ont diffusé des tracts et des ouvrages. Une minute de silence a été consacrée aux morts en exil, quelques jours après l’incendie de Notre-Dame-de-Paris (haut lieu du droit à l’asile en France, autrefois consacré par les textes sacrés du christianisme). La minute de silence a été interrompue par des passants qui ont exprimé leur xénophobie : « La France aux Français ! », « Ils nous coûtent de l’argent ! ». (ndlr : un milliard d’euros a été récolté pour Notre-Dame-de-Paris)
Les manifestant·e·s ont décidé d’occuper la basilique quelques jours et de les loger provisoirement pour empêcher les expulsions illégales ou arbitraires. Depuis lors, grâce à la mobilisation des associations de terrain, l’État a dû reculer le jour même et trouver des solutions pour le weekend pascal.
Ce que nous en pensons · Equinoxe contribue depuis près de quatre ans à faire reconnaître le droit à l’asile et au séjour des personnes LGBTI+ en Lorraine-Sud, en lien avec les travailleuses et travailleurs sociaux, avec les avocat·e·s, les associations et avec les personnes directement concernées.
Depuis la mise en application de la Loi Asile et Immigration, elle a constaté le durcissement considérable des conditions d’accueil et d’hébergement des personnes, dont le caractère inconditionnel n’est pas toujours garanti. Elle appelle les associations de solidarité à ne pas hésiter à entrer en contact avec Equinoxe Nancy.