Le 29 septembre 2004, FannyAnn Eddy fut violée et assassinée par un groupe d’hommes dans les bureaux de son association LGBTI+ à Freetown en Sierra Leone. 15 ans plus tard, le souvenir de cette militante est encore vif dans la mémoire des militant·es LGBTI+.
Celles et ceux qui l’ont rencontrée se souviennent d’une personnalité tenace et engagée. FannyAnn Eddy a fondé la première organisation LGBTI+ en Sierra Léone en 2002, dans un pays à la culture fortement imprégnée d’homophobie, de sexisme et de culture du viol.
Elle était capable d’aller dans les postes de police pour exiger des explications sur les motifs des arrestations de personnes LGBTI+ et de les faire libérer.
En mars 2003 à Genève, elle prononça devant la Commission des droits de l’homme des Nations Unies un discours resté célèbre où elle exprimait la nécessité de lutter contre les LGBTIphobies en Afrique. Elle appelait à organiser la lutte contre ce silence pesant qui crée de la vulnérabilité. Cet héritage est encore vif, quinze ans après son assassinat.
Son meurtre homophobe en 2004 a choqué les communautés LGBTI+ en Afrique, continent d’où s’exilent des milliers des personnes LGBTI+ pour rejoindre des sociétés moins hostiles à la diversité sexuelle et de genre.
Accueillies par nos associations, ces personnes en situation de demande d’asile apportent en Europe le témoignage des LGBTIphobies de part le monde, ainsi que de cette période restée dans les mémoires.