Samedi 12 mai 2018
Comme chaque année, le Centre LGBTI+ de Nancy s’engage dans des actions associatives autour du 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT). Le combat pour l’égalité ne s’arrêtera pas. La Marche des Fiertés du samedi 2 juin fermera un printemps riche en activités militantes et conviviales, destinées à rendre visibles des combats encore trop souvent ignorés du grand public.
Le programme de l’IDAHOT 2018 mis en œuvre par le Centre LGBTI+ est particulièrement riche cette année : formation des bénévoles aux questions spécifiques de santé (avec AIDES), conférences-débats en milieux très diversifiés, militantisme de rue au contact du grand public sur le thème de la Procréation Médicalement Assistée, convivialité : tous les angles d’attaque de la lutte contre les discriminations seront utilisés.
• Nous marchons pour l’égalité le 2 juin !
Pendant ce temps, nos associations œuvrent d’arrache-pied pour que la Marche des Fiertés LGBTI du 2 juin soit un succès. Pour l’heure, les militant·e·s travaillent à la communication autour de cet événement qui serait impossible sans l’engagement de dizaines de soutiens et de partenariats des associations, syndicats, partis politiques et commerces locaux. Et comme à chaque année, nous pouvons compter sur le soutien sans faille du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Notre association fait par ailleurs appel à une quarantaine de bénévoles pour assurer à nouveau la réussite de cet événement majeur.
Le choix du mot d’ordre 2018 et du visuel qui lui est associé s’inscrit dans la tradition d’Équinoxe, qui célèbre ses 10 ans : sans céder ni aux compromissions ni à la démagogie, nous avons adopté une ligne militante claire, assise sur des revendications compréhensibles pour le grand public, déclinée graphiquement avec humour mais sobriété.
• L’égalité est un éternel combat !
Nos associations sont pleinement solidaires de tous les combats pour l’égalité des droits. À ce titre, l’Association Nationale Transgenre (ANT) a épinglé la CAF de Meurthe-et-Moselle pour le refus de respecter la civilité des personnes transgenres et des personnes homosexuelles mariées. Cette marche est l’occasion de rappeler que les personnes LGBTI sont encore aujourd’hui malmenées par des institutions pourtant supposées assurer la garantie des droits fondamentaux.
Le combat pour l’égalité, pour lequel nombre de nos prédécesseurs sont morts, est aussi un combat pour la vie et notamment pour la liberté de fonder une famille sans rien renier de ce que nous sommes. Cette année sera marquée par les débats autour de la loi bioéthique, notamment la question de la Procréation Médicalement Assistée. Cette promesse présidentielle gît encore, agonisante, sur le perron de l’Élysée.
À l’occasion des réunions organisées dans le cadre des « États Généraux de la Bioéthique », l’Église catholique et ses zombies de « La Manif Pour Tous » se sont déchaînés verbalement contre nos droits. Les véritables desseins de cette organisation sont désormais publics : outre son opposition à l’ouverture de la PMA aux lesbiennes, La Manif Pour Tous a désormais pris position contre la PMA avec tiers donneur, y compris pour les hétérosexuel·le·s ! Notre combat est donc bien celui de toute la société.
Chasse aux débouté·e·s de l’asile avec la Loi Asile et Immigration, statu quo sur le changement d’état civil libre et gratuit, inaction sur les questions de santé LGBTI (à l’heure où l’hôpital public est dans une mauvaise passe) : l’actualité témoigne de la pertinence de notre action sociale et militante.
• Quand Laurent Hénart se paie des indulgences…
Nous regrettons une fois de plus cette année le manque de professionnalisme de la majorité municipale nancéienne. Il ne suffit pas pour Laurent Hénart de s’offrir quelque indulgence en faisant à nouveau un gros chèque de 10 000 € à son association-vitrine officielle, pourtant fermée au public depuis plusieurs mois dans la plus grande opacité, en rémission de ses péchés. Il s’agit là d’une énième opération de pinkwashing qui ne doit tromper personne.
La Ville de Nancy se paie même le culot d’organiser en ses locaux une manifestation « spéciale lutte contre la transphobie » le jeudi 17 mai, alors que ses services d’état civil envoient, aux personnes transgenres qui ont pu changer de prénom (dans le cadre de la récente loi de fin 2016), des notifications à leur ancien nom et en utilisant la mauvaise civilité !
Appeler une femme transgenre « Monsieur » (et inversement) pour lui signifier son changement de prénom est le fondement même de la transphobie administrative permanente que subissent les personnes concernées ! Mais, arrogante et anti-Centre LGBTI, la majorité municipale continue de se passer délibérément de l’expertise de terrain de l’Association Nationale Transgenre et d’Équinoxe, préférant dilapider l’argent du contribuable dans son « Tonneau des Danaïdes LGBTI ». Dont acte.
Comme chaque année à Nancy, et particulièrement en 2018 avec une actualité LGBTI glaçante (cf. « affaire Moussa », homosexuel guinéen, militant de AIDES à Nîmes, en passe d’être expulsé vers son pays d’origine où il risque la mort), nos actions en faveur de l’égalité des droits s’accompagnent encore de cris de protestation contre les homophobes et les transphobes de tous poils. Nos associations continueront de s’engager coûte que coûte en faveur de l’émancipation des personnes LGBTI+, qu’elles soient françaises ou non, en France et à l’étranger.