Ce texte est initialement rédigé par Stéphane Corbin (pour Quazar Angers) et Frédéric Hay (ADHEOS). Equinoxe reprend ce document in extenso.
Faire une hiérarchisation entre racisme et homophobie dans le foot est scandaleux. Noël Le Graët doit démissionner.
Invité du 8:30 de France Info, mardi 10 septembre, Noël Le Graët, patron de la Fédération française de football, a demandé aux arbitres de ne plus arrêter les matchs en cas de chants ou de banderoles homophobes.
Pendant plus d’un quart d’heure Noël Le Graët, patron du foot français, a hiérarchisé les discriminations, valorisant la lutte contre le racisme, mais considérant que l’homophobie n’est pas une discrimination suffisante pour être la raison de l’arrêt d’une rencontre.
Noël Le Graët a tranché. « J’arrêterai pas les matchs. […] Je suis contre totalement, mais je veux pas être pris en otage sur l’homophobie. » « C’est une erreur. On arrête un match, j’arrêterai un match pour des cris racistes, ça c’est clair », ajoutant les raisons de sécurité.
Quand à la différence de gravité entre racisme et homophobie, il répond : « C’est pas la même chose. Le racisme, vous savez y’en a plus. » « Surtout l’homophobie c’est un problème national. Si c’était que le foot, alors moi je laisse ma place pour le régler. »
« Considérer effectivement que le football est homophobe et peut être l’image seulement de l’homophobie en France, c’est quand même un peu fort de café. J’accepte pas. […] On va faire en sorte que ça disparaisse mais l’arrêt des matchs c’est autre chose. »
QUAZAR et ADHEOS condamnent les propos de Noël Le Graët et lui rappellent que notre droit positif n’opère aucune hiérarchie légale notamment entre racisme, antisémitisme, sexisme, handicap et homophobie.
En minorant l’homophobie, Noël Le Graët torpille le travail engagé par la Ligue de Football professionnel, et sa présidente, qui reçoivent ce mercredi les représentants de clubs de supporters et d’associations de lutte contre les discriminations LGBT.
Noël Le Graët se focalise sur les banderoles, mais n’a aucune proposition contre les chants homophobes, donnant en cela du souffle aux positions des associations d’ultras défendant « leur folklore ».
QUAZAR et ADHEOS rappellent à Noël Le Graët que l’homophobie est un délit et non pas une opinion. Encore moins un folklore qui perdure en raison de son inaction sur ce sujet depuis des années. Il n’a engagé aucun travail de fond contre l’homophobie systémique dans les stades.
Pour toutes ces raisons, Noël Le Graët doit démissionner et laisser sa place à des dirigeants plus engagés et moins gênés que lui sur le sujet de l’homophobie.