Ce vendredi 10 octobre 2014 à partir de 10h30, la chambre correctionnelle des mineursdu Tribunal de Grande Instance d’Epinal jugera deux jeunes hommes pour « tentative de viol commis en réunion », une agression à caractère homophobe commise en 2013 dans un lycée des Vosges. L’audience se déroulera à huis clos, les prévenus étant mineurs au moment des faits, au même titre que la victime.
En avril 2013, en plein cœur d’une période marquée par l’hystérie collective des mobilisations anti-égalité et la recrudescence inquiétante des agressions homophobes, un jeune pensionnaire du lycée vosgien a subi une véritable expédition punitive de deux de ses camarades dans une chambre de l’internat, au terme d’une longue période marquée par les insultes et les quolibets, suite à son « outing » par une camarade malveillante.
Informée rapidement de ce grave incident, l’administration du lycée a alors tout fait pour étouffer l’affaireet n’a, en dépit de ses obligations, jamais opéré de signalement aux autorités, laissant le jeune hommeâgé de 17 ans livré à lui-même. Traumatisé et résigné, il n’avait d’ailleurs pas déposé plainte dans un premier temps. C’est grâce à la vigilance de son médecin que la victime, gravement déprimée plusieurs mois après les faits, a pu bénéficier d’un soutien et d’une première orientation juridique.
L’ayant accueillie au Centre LGBT de Lorraine-Sud, les bénévoles d’Equinoxe accompagnent la victime humainement et dans ses démarches juridiques depuis plus d’un an. C’est grâce aux services d’une gendarmerie des Vosges, qui s’est autosaisie du dossier en début d’année 2014, et à notre appui associatif, que l’affaire a pris une tournure judiciaire : transmise au Parquet, elle a depuis conduit à la mise en examen des deux prévenusdont le procès se tiendra vendredi.
En sus du jugement des deux accusés, cette audience du 10 octobre posera également la responsabilité de l’établissement scolaire, de la proviseure aux conseillers principaux d’éducation en passant par l’infirmière, qui ont largement sous-estimé cette agression d’une extrême gravité et les séquelles psychologiques infligées à la jeune victime.
Équinoxe Nancy Lorraine, association de lutte contre l’homophobie et de soutien aux victimes, sera partie civile au procès aux côtés de son avocat. L’association sollicitera par ailleurs une rencontre avec le Recteur de l’Académie de Nancy-Metz, M. Trucmuche Machinchose, afin d’évoquer ensemble les mesures urgentes à prendre dans un vaste plan de lutte contre l’homophobie en milieu scolaire, véritable fléau destructeur pour des milliers de personnes LGBT sans défense.