Communiqué de presse du 21 avril 2017
L’élection présidentielle qui se déroulera dès dimanche prochain sera décisive pour les droits des personnes Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles, Transgenres et Intersexes (LGBTI). Elle se déroule dans un contexte mondial et européen tendu, où la vie et les droits des personnes LGBTI sont clairement mis en danger par des gouvernements ouvertement homophobes et transphobes, comme en témoignent la situation qui se dégrade aux Etats-Unis ou la tragédie en Tchétchénie.
Nous déplorons le front uni de la droite extrémisée et de l’extrême-droite, qui communient main dans la main dans cette atmosphère d’homophobie et de xénophobie. Si leurs programmes sont ouvertement homophobes, leurs propositions non moins xénophobes menacent de façon immédiate le droit à l’existence des demandeuses et demandeurs d’asile LGBTI. Nous avons une pensée pour celles et ceux dont nous défendons les droits au quotidien. Or, bien que directement concernées, ces personnes n’ont pas le privilège du droit de vote. Voter est donc un devoir moral à leur égard.
Notre consternation est totale face au choix de Laurent Hénart, maire de Nancy, de soutenir jusqu’au bout la candidature de François Fillon, de s’afficher sans vergogne parmi ses principaux soutiens lors du « grand débat » en prime-time sur TF1 !
La droite française devra un jour faire son aggiornamento sur les questions d’identité de genre, d’orientation sexuelle, voire de lutte contre le sexisme. Dans le monde, des partis de droite ont fait ce travail humaniste et sont en effet parfois à l’origine de grands progrès sur les questions LGBTI (comme au Canada ou en Colombie, entre autres).
Nous constatons encore qu’en 2017 les LGBTI-phobies sont fortement présentes dans beaucoup de programmes présidentiels. Et cela vaut également pour des candidat(e)s qui prétendent sincèrement lutter contre elles, comme par exemple Benoit Hamon ou Philippe Poutou, tous deux favorables au « diagnostic » des personnes transgenres et donc au principe de pathologisation, propositions hélas aussi revendiquées par des organisations LGB « T » comme l’Inter-LGBT à Paris.
De son côté, si Emmanuel Macron s’est résolu à écrire récemment une lettre-type au mouvement LGBTI, il est loin des candidats les mieux classés! Soulignons en effet qu’il se satisfait des dispositions rétrogrades de la loi « Justice du 21ème siècle » vis-à-vis des personnes transgenres, et suspend l’ouverture de la PMA aux délibérations byzantines du Comité Consultatif National d’Éthique…
A contrario, le programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, bien qu’imparfait, est incontestablement le plus abouti concernant l’égalité des droits et le respect des droits humains des personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre.
Ce tour d’horizon montre que nos propositions, pourtant de bon sens et majoritairement acceptées dans la société, ont du mal à s’imposer avec évidence dans la plupart des courants politiques, de gauche comme de droite !
Si nous n’appellerons évidemment pas à voter pour un-e candidat-e, nous invitons chacun-e à se décider en conscience, en prenant en compte les conséquences larges du scrutin sur les demandeuses et demandeurs d’asile, sur les libertés publiques et sur l’égalité des droits.