Communiqué de presse du 17 mai 2017
Droits LGBTI, Tchétchénie, IDAHOT
Ce mercredi 17 mai a lieu comme chaque année la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT : International Day Against Homophobia and Transphobia). Fidèle à leur tradition, Équinoxe Nancy et ses militant·e·s seront mobilisé·e·s pour faire entendre leur voix et leurs revendications, et l’association agira en direction de plusieurs cibles.
Compte tenu de l’actualité et de la situation dramatique qui s’y joue depuis (au moins) le mois de mars, les homosexuels de Tchétchénie, en ce moment victimes d’une campagne coordonnée de persécutions à des fins d’éradication, seront au cœur de notre mobilisation. Depuis de nombreuses semaines, les rassemblements de soutien et les pétitions se sont multipliés à l’initiative des associations LGBT françaises et mondiales, pour attirer l’attention du grand public, des pouvoirs politiques et des diplomates russes sur la purge en cours dans la petite République autonome du Caucase.
Ouvertement menacés d’extermination d’ici au 26 mai par leur président Ramzan Kadyrov, les homosexuels tchétchènes sont pour l’instant méprisés par le président russe Vladimir Poutine, bien que la mobilisation internationale a considérablement médiatisé leur triste sort.
Dans ce contexte, en tant qu’association de lutte contre l’homophobie et Centre LGBTI de Nancy, il nous paraissait difficile de concevoir les actions IDAHOT 2017 sur un autre thème : nous ne pouvons nous résigner à assister, impuissant·e·s, à cette politique de terreur homophobe aux portes de l’Europe.
Premièrement, dans le cadre d’une campagne entre les 4 grands pôles LGBTI représentatifs du Grand-Est* – à l’initiative de l’association messine Couleurs Gaies – une équipe de militant·e·s arpentera le centre-ville nancéien mercredi après-midi pour faire signer une sorte de « pétition dynamique ». Celle-ci se fera sous forme de cartes postales, à l’effigie « queer » de Vladimir Poutine, image interdite en Russie, lesquelles seront envoyées au Consulat de Russie à Strasbourg, siège du Conseil de l’Europe. Dans l’ensemble de la région Grand-Est, l’objectif est de faire parvenir des centaines voire des milliers de cartes pour faire pression sur les diplomates russes.
* : Équinoxe (Centre LGBTI+ de Nancy), Couleurs Gaies (Centre LGBT de Metz), Asso Exaequo (Centre LGBT de Reims), Collectif FestiGays (organisateur de la Marche des Visibilités de Strasbourg)
Deuxièmement, toujours dans la thématique tchétchène, Équinoxe sollicitera directement par courrier M. Emmanuel Macron. Après le récent positionnement sans ambiguïté de la Chancelière allemande Angela Merkel, nous attendons du nouveau président de la République qu’il fasse entendre la voix ferme de la France, patrie des droits humains, élément moteur de l’Union européenne et membre du Conseil de Sécurité de l’ONU. Si Ramzan Kadyrov semble totalement sourd aux pressions internationales, nous devons actionner chaque outil entre nos mains pour agir sur le président de la Fédération de Russie, seul à avoir autorité sur le président tchétchène.
Enfin, pour garder à l’esprit nos luttes nationales en faveur de l’égalité des droits pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), nous profitons du 17 mai pour entrer dans la campagne des législatives 2017.
Un questionnaire portant sur l’ensemble de nos revendications sera envoyé à tou·te·s les candidat·e·s au prochain scrutin de juin pour les territoires qui nous concernent, à savoir la Meurthe-et-Moselle, les Vosges et la Meuse. Unions, filiation, santé, libre disposition du corps, etc. : la consultation balayera un large éventail de sujets de société qui suscitent débats et interrogations auprès de l’ensemble de nos concitoyen·ne·s. L’objectif de cette interpellation est de dresser un état des lieux très complet des positionnements de chacun·e sur les droits LGBTI.
Au-delà des seul·e·s éventuel·le·s parlementaires de la nouvelle mandature qui va s’ouvrir, nous adresserons ce même questionnaire à d’autres grandes personnalités politiques locales, élues à la région, au département et à la municipalité. Seront ainsi sollicités, entre autres, Mathieu Klein, Florian Philippot, André Rossinot, mais surtout notre maire Laurent Hénart, fervent soutien et « mécène » des mondanités LGBT, mais beaucoup moins enthousiaste pour s’engager sur des revendications concrètes.
Les résultats de cette consultation seront rendus publics le samedi 3 juin, à l’occasion de la Marche des Fiertés LGBTI de Nancy.