Selon l’association nationale SOS Homophobie, les manifestations de haine à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bi et transgenres n’ont jamais été aussi nombreuses qu’en 2013. D’après son rapport annuelrécemment publié, les signalements d’homophobie et de transphobie ont augmenté de 78% en 2013, dans la triste lignée d’une fin d’année 2012 du même acabit.
Ces chiffres sont bien sûr catastrophiques, et notre expérience de terrain en tant que Centre LGBT de Lorraine-Sud accueillant toute l’année des publics de tous horizons, révèle qu’ils sont sans doute loin de la réalité. Et pour cause ! Les victimes attendent souvent pour parler de leur agression, rongées par la culpabilitéet la honted’être identifiées comme lesbienne, gay, bi, transgenre. Et souvent, la peurde porter plainte dans un commissariat ou une gendarmerie hostile est au rendez-vous…
L’homophobie et la transphobie ne se limitent pas à la volonté de discriminer, de blesser voire d’éradiquer les personnes LGBT. Elles recouvrent un ensemble de préjugéset de comportements qui stigmatisent quotidiennement, dans l’indifférence, une population en raison de ses préférences affectives et sexuelles (réelles ou supposées), de son identité de genre non conforme à des stéréotypes hommes/femmes archaïques. L’explosion des violences anti-LGBT coïncide chronologiquement avec la mobilisation contre l’égalité des droits de la Manif pour Tous, laquelle est présente aujourd’hui dans de nombreuses équipes municipales, y compris celle de Nancy, et dont l’élan et l’acharnement ont galvanisé les mouvements les plus extrémistes pour s’opposer violemment aux droits et à la dignité des personnes LGBT.
Si les moyens de l’homophobie et de la transphobie varient considérablement, la fin est d’une intolérableconstance : insultes, agressions, intimidations, harcèlements, meurtres, suicides. A l’instar de SOS Homophobie, Equinoxe Nancy Lorrainea enregistré de nombreux signalements au cours des 18 derniers mois, et accompagne actuellement sur le plan juridique plusieurs victimes d’agressions physiques récentes. L’association se portera d’ailleurs partie civile, aidée de son avocat, dans les procédures judiciaires à venir.
EQUINOXE NANCY LORRAINEet l’ASSOCIATION NATIONALE TRANSGENRE,
unies au sein du Centre LGBT de Lorraine-Sudpar leurs valeurs de tolérance zéro envers la haine ordinaire,
seront mobilisées Place Maginot à Nancy, samedi 17 mai dès 14h,
pour interpeller et sensibiliser le grand public sur l’importance cruciale et vitale pour les plus fragiles
de lutter contre chacun des avatars de l’abomination homophobe et transphobe.
A l’heure des renoncements, par intérêt stratégique et électoral, d’un gouvernement socialiste aux abois et d’un nombre croissant d’élus de la République autrefois modérés, nos deux associations réaffirment leur combativitésur le terrain, au contact du public.L’ouverture du mariage républicain aux couples homosexuels en France a montré au monde entier les vrais visages de l’homophobie et de la transphobie, tous plus laids les uns que les autres.
Le pays des Lumières a besoin d’un sérieux lifting !